A la question "A qui profitent les incendies des édifices des archives dans les services public au Cameroun?"  J’ai lu avec intérêt cet article de M. Pierre ESSOMBA MBIDA paru dans le site  https://camersic-infos.com/. L’adresse de l’article est comme suit:

https://camersic-infos.com/index.php/2022/10/28/a-qui-profitent-les-incendies-des-edifices-du-service-public-au-cameroun/ (vous pouvez cliquer dessus pour être redirigé)

Je remercie l’auteur d’avoir partagé cette réflexion qui appelle à un véritable débat. Toutefois, j’ai deux(02) avis (certains peut-être contradictoires à sa pensée) qui me viennent à l’esprit. J’utiliserai, pour ce faire, ses deux sous-titres (ou du moins ce qui en tient lieu).

 

1 - Les autorités compétentes y ont-ils prêté la langue au chat ?

À première vue, on croirait que oui, surtout partant du principe les administrations concernées par ces incendies et encore en fonction parlent peu ou n’en parlent pas beaucoup. En fait,  doit-on s’inquiéter de ce qui n’a pas été.?! Les incendies consument-elles réellement les documents d’archives?!  

Il fut un temps l’on reprochait à l’administration camerounaise de ne pas documenter assez ses activités.  Les salles d’archives (de préarchivage pour rester dans la norme) ne servaient qu’à conserver 95% des documents qui ne sont  ou ne seront jamais consultés. 

Bien plus, avec une administration centrale où toutes les initiatives partent du haut vers le bas, tous les documents de fonds(précieux pour la mémoire collective) sont traités et stockés par “le grand secrétariat “ . Et pour éviter que des uns et des autres ne s’y aventurent pour creuser dans ces dossiers, l’on a vite fait de sortir la direction des Archives  de la Présidence pour la rattacher au MINAC. 

Donc ce qui se brûle dans ces incendies n’est probablement pas ce qui est archives. C’est tout autre chose pour ma part. Certainement un peu de pain béni pour la bouche de ceux qui veulent en parler. 

 

2- L’incompétence intolérable des archivistes assermentés locaux !

Cette partie de la pensée de M. Pierre ESSOMBA MBIDA  veut-Elle jeter la première pierre comme de n’avoir pêché ?! 

Et si le problème réel de la situation des archives aujourd’hui était plutôt de la faute des anciens qui se sont laissés voguer au gré des vents?! Mais Bon ne nous y perdons pas! 

Une chose est certaine. Dans la pratique, et surtout dans l’administration, les services des archives et la documentation sont rattachés à la Direction de l’information dont la tutelle est généralement un spécialiste de la communication (et non de l’information). Bien plus, dans leur personnel, ce ne sont pas toujours des professionnels qui sont employés; mais des personnes en attente de retraite et des indisciplinés. 

Pour les services où travaillent des professionnels, leurs conditions de travail couplé aux frustrations internes viennent d’avantage marquer cet “art”. 

Non non M. Pierre ESSOMBA MBIDA, les archivistes (professionnels) assermentés ou non n’y peuvent rien dans cet engrenage. Ils subissent le marteau et l’enclume

Durant une journée de travail dans un ministère avec un confrère, j’ai pu observer notre souffrance. Lorsque l’archiviste crie la nécessité de transférer des documents, il reçoit généralement que des brouillons et quelques copies dont le trop plein se retrouve (on ne sait par quelle alchimie) chez la vendeuse de pain et de beignets la plus proche.  

Au demeurant, les incendies serviraient bien plus d’autres intérêts que celui de détruire les preuves.  M. Pierre ESSOMBA MBIDA l’a bien dit:"Le feu a un avantage d’être une source de lumière, de chaleur et permet aussi à l’être humain de cuire les aliments...” 

Et si le feu servait aussi / plutôt d’apporteur d’affaires?! Certainement dans ce cas, il sourirait aux opportunistes!